Un réseau d’une vingtaine de cavernes s’étirant sur plus de 16 km a été découvert à Phong Nha-Ke Bàng (province de Quang Binh, Centre) par une délégation de spéléologues britanniques. Un réseau – et un circuit – unique en son genre.

 

Phong Nha-Ke Bàng

Début 2010, le Docteur Howard Limbert est retourné à Phong Nha-Ke Bàng avec son équipe pour redécouvrir la grotte Son Doòng. En un mois d’exploration, cette équipe a découvert de nombreuses nouvelles grottes qui se sont rapidement avérées former un réseau au sein du Parc national Phong Nha-Ke Bàng. Un présent spécial que la nature a offert à Quang Binh, selon les géologues.

Sur 16 km, ce sont 20 grottes qui se succèdent : Tôi, E, Tre, Thoc, Gio, Moi, Me Bông Con, Vuc Tang, Du, Vom… Le guide de l’équipe de spéléologues, Hô Khanh, domicilié dans la commune de Son Trach, district de Bô Trach (Quang Binh), fait savoir qu’à environ un kilomètre, on trouve une grotte, et plusieurs communiquent avec d’autres par une cheminée ou un conduit, mais toutes ne sont pas ainsi reliées.

Le Docteur Howard Limbert explique que ce site a été le témoin de mouvements originaux de l’écorce terrestre il y a plus de 460 millions d’années, lesquels ont formé ce réseau dans ce parc qui comprend littéralement des centaines de belles et grandioses cavernes. “Et celle de Vòm est extraordinaire…”, dit-il.

Selon les études géologiques, Vòm est considérée comme le chef-d’oeuvre de séismes survenus il a des centaines de millions d’années et du temps lui-même qui a laissé se développer de magnifiques stalactites. Se promener en ce lieu revient, littéralement, à “avancer dans un rêve”. Plusieurs spéléologues s’accordent en outre sur le fait que de nombreuses stalactites de cette grotte Vòm ressemblent au Bodhisattva, au Bouddha, ou encore à des nhà rông – la maison traditionnelle des ethnies minoritaires dans les hauts plateaux du Centre… D’autres considèrent qu’il ne s’agit que d’images sorties de la riche imagination de la population locale, car “d’autres y voient d’autres images, mais en tout état de cause, il s’agit d’un magnifique tableau de la nature”.

M. Limbert se contente d’affirmer que chaque grotte a sa beauté propre et que toutes sont magnifiques…

Un riche écosystème

Les scientifiques de l’Organisation allemande de coopération technique GTZ affirment que les grottes à Phong Nha-Ke Bàng sont le biotope de nombreuses espèces animales.

En 1998, lors d’une première visite dans ce parc national, Theo Pagel, directeur du zoo de Cologne (Allemagne), a déclaré que lui et ses collègues ont souhaité immédiatement travailler dans ce paradis de la nature, une première impression qui par la suite n’a pas été démentie après un premier état des lieux…

Un an plus tard, un projet de protection de la nature de ce parc national, en partenariat avec le zoo de Cologne, a été lancé. Les experts allemands ont étudié la faune et la flore, tout en envisageant simultanément les moyens de protéger les espèces sauvages. De même, et en coopération avec l’Association de sauvegarde des animaux de Frankfort, ils ont élaboré un programme de protection des primates en voie de disparition.

De 1999 à 2009, les scientifiques du zoo de Cologne et du Centre d’étude des ressources naturelles et de l’environnement de l’Université nationale de Hanoi ont découvert 14 espèces inconnues de reptiles et d’amphibiens, avec la participation active de la population locale. Thomas Ziegler et ses collègues ont découvert à eux seuls 9 nouvelles espèces, surtout des reptiles, dont le serpent Triceratolepidophis sieversorum, le gecko de Phong Nha (Cyrtodactylus phongnhakebangensis), le lézard Noggei (Trophidophorus noggei), le serpent Smithi (Fimbrios smithi)… Le gecko de Phong Nha est une espèce endémique que l’on ne trouve qu’à Phong Nha-Ke Bàng. Les autres scientifiques ont annoncé la découverte de plusieurs espèces de serpents (Boiga bourreti, Amphiesma leucomystax et Trimeresurus truongsonensis), de gecko (Gekko scientiadvantura), ainsi que celle d’un lézard d’eau (Leptoseps tetradactylus). L’ichtyologiste Nguyên Thai Tu a dressé la liste de 162 espèces de poissons, dont 10 inconnues des scientifiques.

Et le plus merveilleux, selon le Comité de gestion du Parc national Phong Nha-Ke Bàng, est que les scientifiques du zoo de Cologne ont redécouvert la Timalie de Herbert (Stachyris herberti), une espèce d’oiseau typique des massifs karstiques. Découverte en 1920 sur deux sites du Bas-Laos, cette espèce a ensuite été perdue avant d’être retrouvée à Phong Nha-Ke Bàng plus de… 60 années plus tard. Beaucoup d’ornithologues internationaux font désormais un détour par le Parc national Phong Nha-Ke Bàng dans l’espoir de pouvoir observer cette espèce emblématique dont l’aire de répartition est aujourd’hui des plus restreintes. Au total, ce sont 338 espèces d’oiseaux qui ont été répertoriées dans le parc, de toutes sortes, migratrices, nicheuses ou simples résidentes, et dont 20 figurent dans le Livre Rouge du Vietnam et 17 dans celui du monde.

Quant à la flore, le Parc national de Phong Nha-Ke Bàng ne déçoit pas non plus, puisque le professeur-docteur Nguyên Nghia Thin y a recensé plus de 2.600 espèces.

Phong Nha-Ke Bàng est indubitablement l’un des 200 sites ornithologiques du monde les plus intéressants et l’un des 60 devant être protégés au Vietnam. Mais pour préserver de telles richesses, comme de poursuivre les recherches sur le terrain afin de faire avancer les sciences naturelles, le Parc national Phong Nha-Ke Bàng a besoin d’une meilleure coopération entre scientifiques vietnamiens et étrangers.

 

Source: http://lecourrier.vnanet.vn

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Tommy Ngo

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