Crazy House ou la Maison de fous, un ouvrage architectural original installé à Dà Lat, sur les hauts plateaux du Centre du Vietnam (Tây Nguyên), vient d’être classé, par People’s Daily, parmi les 10 maisons les plus bizarres du monde. Une création de l’architecte Dang Viêt Nga, une femme amoureuse de la nature.

 

 

Construit en 1990 sur une superficie de 1.900 m², au 3, rue Huynh Thuc Khang, ville de Dà Lat, le Crazy House n’est pas en fait une maison mais un complexe architectural des plus fantasques. Il s’agit d’un “palais de luxe” camouflé sous des formes bizarres : troncs d’arbre, parties du corps d’animaux sauvages, fruits ou légumes de fantaisie… Bref, une oeuvre issue de l’imaginaire d’une femme architecte cinquantenaire qui a donné libre cours à sa fantaisie.

Derrière la porte marquée par les mots dansants “Crazy House”, se montre déjà quelque chose de mystérieux, avec une toile d’araignée immense, derrière laquelle, un escalier grimpe le long d’un tronc d’arbre gigantesque. L’escalier se termine au milieu d’une forêt de pin, 2 “troncs d’arbre” stylisés et démesurés et quelques monts calcaires artificiels. Qui peut imaginer que se nichent au sein de ces troncs rugueux de jolies chambres d’hôtel confortables. À chaque porte de chambre est accrochée une image symbolisant une espèce d’animal, d’où son nom distinctif : Tigre chinois, Faisan anglais, Kangourou australien, Ours russe, Fourmi vietnamienne… Sans oublier des chambres en forme de coeur, de globe, de gourde ou de tronc de bambou… Les fenêtres, de diverses formes, percées tout autour du “tronc d’arbre” donnent à ce bloc en béton armé une figure mystérieuse dans laquelle, avec un peu d’imagination, on peut apercevoir soit de drôles d’yeux, soit une fourmilière ou une termitière. “Quelle joie de pouvoir passer une nuit à Crazy House, une maison des plus fabuleuses et des plus impressionnantes au monde. On a l’impression d’être abrité dans une niche écologique “, exprime un touriste français. Enthousiasmée, l’Anglaise Suzan ajoute : “Jamais je n’ai vu une construction bizarre et aimable de la sorte. Il me semble que dans ces chambres-nids, les gens se sentent plus proches et plus sympathiques les uns envers les autres”.

Un futur complexe écologique

En réponse à ce qui a motivé cette création unique en son genre au Vietnam, l’architecte Dang Viêt Nga explique : “Le paysage à la fois sauvage et romantique de Dà Lat m’a donné l’idée de créer une oeuvre architecturale proche de la nature. Dans la réalité, la nature risque la destruction de la part de l’homme. Je veux, par l’intermédiaire de Crazy House, solliciter l’attention et l’amour des humains pour la nature, afin de la défendre”. Actuellement septuagénaire, elle respire toujours la santé et le dynamisme. Après avoir défendu avec succès sa thèse de doctorat en architecture, en 1972, à Moscou, Dang Viêt Nga est revenue à Hanoi où elle a travaillé au ministère de la Construction jusqu’à 1983. Avant d’être ensorcelée, lors d’un voyage sur les hauts plateaux du Centre, par la splendeur naturelle et imposante de Dà Lat. Excitée par l’amour de la nature, la jeune architecte a décidé d’emblée de vivre dans cette ville d’altitude. La naissance de son Crazy House, qui résulte d’une idée audacieuse en 1990, a été au centre d’âpres débats entre architectes et décideurs de la région, dont le soutien intégral n’avait pas été obtenu. Si la “Maison de fous” a été, dès son apparition, un site très fréquentés, elle n’a été officiellement reconnue, par la province de Lâm Dông, comme ouvrage d’art architectural spécifique de Dà Lat qu’en 2008.

Ayant obtenu désormais le “droit de propriété”, l’architecte septuagénaire nourrit actuellement son ambition d’élargir son domaine à 9.000 m², dans lequel seront érigés d’autres édifices comme le Nhà Rông (Maison commune oblongue sur pilotis propre aux ethnies minoritaires de Tây Nguyên), un réseau d’escaliers grimpants sur des montagnes artificielles au sein desquelles sera abritée une salle d’exposition de peintures, photos et oeuvres architecturales du Tây Nguyên… “Ce sera un complexe écologique ou une réserve de la nature”, espère l’architecte âgée.

 

Source: Lecourrier.vnanet.vn

 

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Tommy Ngo

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