Plus de 1.000 villas d’architecture française de la ville de Dà Lat (province de Lâm Dông) ont connu durant ces 30 dernières années une gestion plutôt laxiste. Aujourd’hui, les autorités locales cherchent à leur rendre leur valeur.

Située sur les hauts plateaux du Centre, Dà Lat est surnommée «la ville de l’éternel printemps» car la température moyenne en hiver ne descend jamais au dessous de 10°C, et en été, ne dépasse pas 25°C. Ce climat doux et clément permet à cette ville de posséder une grande variété de cultures maraîchères, de fleurs et de fruits d’où son autre surnom de «ville des mille fleurs».
Vers la fin du XIXe siècle, le site de Dà Lat a été choisi par le gouverneur général d’Indochine Paul Doumer afin d’y créer une villégiature pour la colonie européenne. L’administration coloniale a mobilisé plusieurs urbanistes et architectes français pour sa création et son développement. C’est ainsi que des architectes tels qu’Ernest Hébrard, Louis Georges Pineau, Mondet, ou encore Jacques Lagisquet… ont travaillé ici avec la volonté de donner à Dà Lat tout ce qui permet d’atténuer le «mal du pays».

C’est pourquoi les villas de Dà Lat forme un tableau de l’architecture des régions de France telles que la Bretagne, la Normandie, les Vosges… Les villas sont indéniablement européennes : entourées de grands jardins, nettement espacées les unes des autres pour assurer à leurs habitants l’intimité indispensable, tout en ayant une vue exceptionnelle sur les vallées, les forêts et le lac. Ne possédant jamais plus de deux étages, elles ont été essentiellement construites au Sud de Grand lac afin de préserver la vue sur les montagnes du Lang Bian, le Nord du Grand Lac ayant été classé à cet effet zone non aedificandi, c’est-à-dire inconstructible.

L’architecture française donne à Dà Lat ce charme tout particulier qui fait sa renommée. Les plus de 1.000 villas ont envahi la ville et les monts environnants. Elles sont presque toutes encore là aujourd’hui car la ville a été épargnée par les guerres.

Dà Lat conserve aussi de beaux monuments d’architecture : l’hôtel Lang Bian Palace de 1916, le grand lycée Yersin de 1927, la gare de 1932, l’église centrale, l’église du Domaine de Marie, les résidences 1, 2, 3…, tous chefs-d’œuvre architecturaux de l’époque considérés comme les «joyaux» de cette ville.

Des villas occupées à de nombreuses fins

Toutefois, les villas de Dà Lat ont connu après 1975 une gestion laxiste. De nombreuses villas sont devenues des immeubles sordides et négligés. Un grand nombre d’immigrants ont envahi ces maisons et, plusieurs dizaines d’années après, demeurant toujours dans les lieux, en sont devenus les propriétaires par usucapion.

Actuellement, on compte une centaine de villas qui sont encore occupées. Ces constructions sont très dégradées et il est difficile de leur faire retrouver leur charme d’autrefois.

De même, 22 services publics occupent une quarantaine d’autres de ces villas. Ces dernières, conçues pour être des résidences, ne conviennent pas pour une activité professionnelle. L’occupation de ces villas par les services publics a porté atteinte au style architectural, chose regrettable !

Pour sauvegarder les villas de Dà Lat

Compte tenu de cette situation, le Comité populaire de la province de Lâm Dông a approuvé en 2004 le projet d’exploitation raisonnable des villas et palais de Dà Lat afin de préserver les valeurs architecturales qu’elle représentent, notamment en les restituant à leur fonction originelle.

Les autorités locales comptent récupérer l’ensemble des villas et palais avant 2015. Pour ce, la province fait construire un centre administratif dans la rue Trân Phu qui accueillera les administrations et services actuellement dans une quarantaine de villas. Parallèlement, les autorités provinciales font bâtir des logements pour les particuliers occupant sans droit ni titre une centaine d’autres villas.

Aujourd’hui, de nombreux investisseurs vietnamiens comme étrangers viennent à Dà Lat pour proposer aux autorités un projet de rénovation et d’exploitation de ces villas. Souhaitant louer ces villas et les restaurer à des fins commerciales, ils doivent respecter une instruction stricte : conserver leurs valeurs architecturales.

Souhaitons que Dà Lat réussisse à retrouver son patrimoine architectural !

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Tommy Ngo

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